Vendredi 7 juillet (suite) :
Le train est arrivé à Chennai vers 20h. Il faisait chaud ! On transpirait à grosses gouttes. On s’est désaltérés avec un grand verre de soda acheté sur le quai, mais quelques mètres après on avait de nouveau très soif. Un indien ne parlant que deux trois mots anglais nous a proposé de nous emmener à notre hôtel en taxi sans nous dire le prix de la course. On savait qu’il fallait mieux prendre un rickshaw qu’un taxi car c’est bien moins cher, mais on a accepté le taxi. De toute façon on n’avait pas trop le choix car dès qu’un chauffeur venait nous proposer ses services, le chauffeur de taxi le virait direct en disant qu’on était à lui. Arrivés à son 4x4, il a d’abord demandé à d’autres chauffeurs de lui expliquer comment aller à l’hôtel Comfort car même avec le plan du Lonely Planet que nous lui avons présenté il ne comprenait pas. Il a jeté nos sacs sur le toit du 4x4 et il a démarré l’engin. J’avais trop peur que nos sacs tombent du toit tellement la voiture sautait dans tous les sens et que les virages étaient pris très rapidement… On est arrivés à l’hôtel Comfort, nos sacs étaient toujours là, ouf ! On nous a montré une chambre qui était très correcte mais le prix de la chambre était beaucoup plus élevé que ce que nous disait le Lonely Planet : 500Rs (8,3€) au lieu des 350Rs (5,8€) indiqués par notre guide. On a voulu aller voir un hôtel qui se trouvait à deux pas, le chauffeur nous a accompagné à pied. La seule chambre qu’on nous proposait était au 7e étage sans ascenseur, ça m’a gavé. En plus, les prix étaient tout aussi élevés que ceux de l’hôtel Comfort. Puis, le chauffeur nous a emmené en voiture jusqu’à un autre hôtel dont parler le Lonely Planet qui n’était pas très loin, mais il était extrêmement cher, un truc de fou ! Finalement, on est revenu à l’hôtel Comfort prendre une chambre. Et là, le chauffeur toujours présent, nous a demandé de le payer. Il nous a donné son tarif : 350Rs ! Ça faisait 5,8€ et c’était un prix vraiment trop abusé pour la distance que nous avions parcourue ! Même les gens de l’hôtel rigolaient tellement c’était élevé ! Nico ça l’a trop énervé et il a demandé au gérant de l’hôtel quel était le prix d’une course en taxi de la gare jusqu’à l’hôtel et c’était dans les 100Rs pas plus. Bref, grosse altercation entre Nico et le chauffeur. Je n’avais jamais vu Nico dans cet état, lui qui est de nature très calme. Finalement, Nico lui a donné 300Rs parce qu’on n’avait pas plus de monnaie, on venait de payer la chambre 500Rs (8,3€).
On s’est calés sur le lit dans la chambre devant la télé et on n’en a plus bougé. On n’a même pas dîné !
Samedi 8 juillet :
La nuit est passée, le soleil entre dans la chambre d’hôtel par la fenêtre sans volet. Encore endormi, Nicolas accroche deux grandes serviettes par-dessus le fin rideau pour que l’obscurité regagne la chambre. On a chaud. Le ventilateur au-dessus de nous tourne machinalement depuis notre arrivée à Chennai. On se rendort.
Chennai ne s’appelle plus Madras depuis 1997, mais elle reste la capitale du Tamil Nadu, l’Etat du sud-est de l’Inde. Chennai qui compte 6,4 millions d’habitants est une juxtaposition de quartiers ouvriers en pleine croissance. Bordée à l’est par le golfe du Bengale, Chennai est une porte d’entrée internationale.
On est sortis de la chambre peu après midi pour trouver un restaurant. Et là, c’est le choc ! Il faisait si chaud d’un coup que j’avais du mal à respirer. On a marché sur une avenue en terre battue pour chercher un restaurant. Il y avait beaucoup de pauvres sur les trottoirs, leurs vêtements étaient déchirés par endroit. Sur la route, les voitures, les motos klaxonnent, tentent de nous écraser… en vain. On avance, on marche difficilement, il fait vraiment trop chaud ! Le bruit, la chaleur, la pauvreté, la poussière, les bâtiments délabrés, l’image que j’avais de Madras était loin d’être celle-là. Avec Nico on a terriblement soif, notre bouteille est vide depuis le matin. On cherche maintenant une bouteille d’eau dans les petites boutiques qui bordent l’avenue, mission presque impossible. Finalement, on trouve une bouteille d’eau bien fraîche sortie tout droit d’un petit frigo. Quel bonheur ces gorgées d’eau ! On reprend notre recherche de restaurant et finalement on en choisit un qui était à deux pas de notre hôtel. A l’étage, la clim nous attend. Mais pourquoi mettent-ils la clim si froide ?
De notre table, nous voyons l’avenue que nous avons parcourue, et en face de nous notre hôtel. Je choisis un chicken manchurian (plat chinois composé de morceaux de poulet badigeonnés de farine et de gingembre frits et présentés dans une sauce au gingembre et au soja) dont je suis friande, mais celui qu’on me sert n’est pas terrible. A côté de nous, un couple de français s’installe. Chennai se situant à quelques kilomètres au nord de l’ancienne colonie française Pondichéry qui attire beaucoup les français, est le point d’arrivée des français par avion. La plupart des francophones prennent l’avion jusqu’à Chennai puis visitent en deux ou trois semaines le sud-sud de l’Inde. Mais quelle première image ils ont de l’Inde ! A Bombay, l’image que j’ai eue n’a pas été aussi forte que celle là ! Et pourtant il y avait de la pauvreté et de la chaleur, mais ici c’est bien pire !
Après notre repas, on est retourné à notre chambre se caler sous le ventilateur. On n’a plus bougé jusqu’au moment du dîner. On a fait des parties de UNO, on a regardé la télé et on s’est douché une bonne dizaine de fois pour se rafraîchir un peu (on séchait en un instant, c’était fou !).
Pour le dîner on a pris la facilité et on a été au restaurant sur le toit de l’hôtel. De notre table, on avait une belle vue sur la ville. Nico a pris un chicken tandoori (poulet cuit dans un tandoor, un four traditionnel indien) et moi un chicken noodles (pâtes chinoises avec du poulet), c’était vraiment très bon ce repas.
En fin de soirée, de retour à la chambre, Nico a regardé le match de 3e place de la Coupe du Monde : Allemagne contre Portugal avec victoire de l’Allemagne, pendant que moi, je dormais.
Dimanche 9 juillet :
Vers midi, on est allés manger au restaurant de l’hôtel, cette fois-ci au sous-sol avec la clim. Puis on est partis à pied sous la chaleur au Spencer Plaza, un centre commercial qui se trouvait à un kilomètre de l’hôtel.
Là, on a été vachement impressionné : c’était immense ! J’ai lu sur Internet qu’il s’agissait du plus grand centre commercial du Sud de l’Asie ! Ce centre climatisé comportait des boutiques sur trois étages. Une structure en étoile permettait de relier chaque noyau central par lequel on accédait aux étages, un peu à la manière d’une grande toile d’araignée. Des escalators situés à chaque noyau permettaient de monter aux étages supérieurs. En parlant d’araignées, il y avait tellement de monde pour un dimanche qu’on se serait cru dans une fourmilière ! On a l’air ridicules nous, français avec nos galeries marchandes…
On est d’abord entrés dans une boutique qui se tenait sur deux étages et qui n’en finissait jamais ! On pouvait y trouver des livres, des jeux de société, de la papeterie, etc. Mais une panne de courant, si fréquente en Inde, a coupé la clim et on suait tous à grosses gouttes. Aux caisses, l’attente était infernale sous la chaleur, heureusement quelques minutes avant notre passage en caisse, la clim s’est mise à remarcher, sauvés ! Plus tard, on a trouvé un Pizza Hut dans le centre commercial et à 16h et quelques on s’est mangés une pizza. Une pizza à 180Rs tout de même (3€) mais Pizza Hut, c’est cher. La pizza était très épicée mais très bonne. On n’était pas les seuls à venir manger à une heure pareille une pizza, nombreux étaient les indiens qui venaient en bande se régaler d’une pizza. Le Pizza Hut était dans une artère du centre commercial où il n’y avait que des restaurants.
On n’a pas tout vu du centre commercial, et on a bien failli se perdre dans cette immensité ! Quand on a retrouvé la sortie, on a attrapé un rickshaw pour qu’il nous amène sur la plage. Il nous a proposé de nous y amener pour 20Rs seulement (0,3€) si on acceptait d’entrer dans quelques boutiques. En effet, certains chauffeurs de rickshaw ont des commissions sur certaines boutiques, et s’il y emmène ses passagers, il touche une commission et donc peut se permettre de nous faire payer moins cher la course. Avant d’arriver à la première boutique, on a eu une petite visite de Chennai et on a pu voir certains bâtiments importants de Chennai. Toutes les boutiques que nous avons vues vendaient les mêmes choses : petites sculptures en bois, en bronze et des châles. On n’avait pas l’intention d’acheter, alors à chaque boutique on faisait gentiment le tour, on regardait ce que le vendeur voulait nous montrer et puis on s’en allait. Une boutique, deux boutiques, puis à la troisième boutique, ça commençait à faire, alors on a fait bien comprendre à notre chauffeur qu’on en a assez et qu’on voulait voir le coucher de soleil sur la plage et que l’heure avançant le soleil ça fait longtemps qu’il était couché ! Bref, après une bonne heure de boutique, il nous a enfin déposé sur la plage, Marina Beach, longue de 13km et large de 200m. Et là, que trouve-t-on sur la plage ? Du monde ! Il était 19h, la nuit était tombée et les familles venaient profiter de la fraîcheur de fin de journée. En France, sur les grandes plages de Narbonne et alentours, on trouve du monde agglutiné les uns sur les autres et on trouve qu’il y a trop de monde, mais là, c’était pire ! Nico a calculé par ses talents de mathématicien qu’on devait être deux millions ! Trop un truc de fou !

Les indiens étaient assis sur le sable, quelques uns mettaient les pieds dans l’eau et très peu se baignaient (il est très dangereux de se baigner à cause des forts courants, nous a dit le Lonely Planet). C’était très animé aussi : il y avait des petits manèges pour les enfants, des vendeurs de sucreries, des vendeurs de loupiottes qui clignotent dans le noir, etc. Bref, c’était étouffant ! Puis, il s’est mis à pleuvioter et là, il n’en a pas fallu plus pour faire fuir la moitié des plagistes. Un flot est parti se réfugiait dans des rickshaws qui étaient pris d’assaut, d’autres repartaient avec leur voiture. Bref, la circulation au bord de la plage était devenue d’un coup un vrai cauchemar. On a attendu pour rentrer à notre tour. On a trouvé un rickshaw qui nous ramené à l’hôtel pour 100Rs (1,6€).
On s’est acheté des chips et des gâteaux à côté de l’hôtel et on en a fait notre repas pour la soirée. A 23h30, la finale tant attendue de la coupe du monde a enfin commencé : France contre Italie. Ça a été trop lamentable ! Allongée sur le lit, j’étais en rage devant l’idiotie de nos joueurs qui ont simulé des fautes pour avoir droit à un penalty et cela dès la trentième seconde du jeu ! Tout ça pour finir avec un 1-1 et devoir finir une finale de coupe du monde sur des tirs au but… Et pour couronner le tout, Zizou qui a foutu un coup de boule à un joueur italien et qui s’est récolté un carton rouge. Alors là, j’étais encore plus énervée ! Fin du match à cause de Trézéguet qui rate un tir au but, et voilà comment les italiens sont devenus champions du monde, pas fameux fameux tout ça…
Et le pire dans tout ça c’est que même en Inde alors qu’ils n’ont pas d’équipe de foot, ils ont suivi la coupe et vu le coup de boule de Zidane (qui a fait la une des journaux indiens durant une bonne semaine) et les jours suivants, nombreux ont été les indiens qu’ils nous ont en parlé et même des enfants ! Bel exemple Zizou ! En anglais : « Vous venez d’où ? » « France ! » « Oh ! Zidane ! Coup de boule ! » et l’indien qui imite un coup de boule… Mais bon, c’est marrant quand même ! Merci Zizou, tu as fait une belle coupe du monde quand même !
Lundi 10 juillet :
Ce jour-là, j’aurais aimé aller voir un musée ou le parc à serpent, mais Nico ne voulait pas alors on n’a rien foutu… On a mangé au resto de l’hôtel puis on est retournés à la chambre faire notre sac, cela devant un film en français sur « TV5 Monde ».
A 16h30, on est parti de l’hôtel. On a pris un rickshaw pour aller à la gare routière qui se trouvait à 14km, on a payé 150Rs (2,5€) pour une course qui valait vraiment ce prix-là. Sur la route, on a croisé un vélo qui était tellement chargé à l’arrière qu’il s’est retourné ! Trop drôle à voir ! Ils sont fous ces indiens à charger autant leur vélo !
Arrivés à la gare routière, on a cherché le bus pour Mamallapuram. Il y avait plein de bus de partout bien alignés avec des panneaux écrit en tamoul (la langue du Tamil Nadu), pas très simple pour repérer le bon bus… Avec l’aide des gens que nous avons croisés, nous avons trouvé le bon bus !
A 17h30, le bus a démarré. C’était pour moi la première fois que je prenais le bus. Nico l’avait déjà pris et il avait même eu un accident ! Son bus était allé se fourrer dans un gros trou dans la route et il ne pouvait plus repartir, obligé de changer de bus !
Nous avons traversé Chennai, une plombe pour sortir de la ville ! Alala la circulation indienne ! Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de bruit sur la route. Nico a mis ses boules Quiès dans ses oreilles pour ne plus être gêné et moi j’ai enfoncé mes écouteurs dans mes oreilles et j’ai mis mon iPod à fond, bon c’est pas mieux pour mes oreilles, mais la musique était bien plus agréable que les klaxons incessants.